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depasenpas

A pas de léopard

16 Mai 2018, 13:27pm

Quand tu es arrivé au sommet de la montagne, continue de grimper.

Proverbe chinois

Nous sommes partis en trek durant une petite semaine. Rendus dans un premier temps au gompa de Lamayuru – sur la route de Srinagar – en bus et en stop, nous avons ensuite fait une première étape jusqu'à un village en fond de vallée.

Pendant ce trek, nous dormirons chez l'habitant dans le cadre du programme « Snow Leopard Conservancy ». Une partie de l'argent va aux familles nous hébergeant, l'autre aux communautés pour compenser les pertes occasionnées par les attaques du léopard des neiges et ainsi éviter que les villageois s'en prennent à lui. Cela rappelle un peu la problématique du loup dans nos Alpes.

Nous dormons donc à l'étage d'une maison en torchis, sur des nattes et profitons aussi de voir le village semer ses champs, après le labour à l'aide d'un soc tiré par le bétail.

Notre deuxième étape devait être une formalité de 4h de marche au maximum, avec le passage d'un col à un peu plus de 4000m. Seulement, l'anglais rudimentaire de notre hôte charmant couplé à ses gestes n'a pas suffi. Comme n'ont pas suffi nos dix mots de ladakhi. Si bien que nous avons arpenté les hauteurs en tous sens. En haut ! En bas ! Encore un peu plus haut ! Avec pour seule compagnie un troupeau de yacks et la présence invisible du léopard des neiges. L'après-midi avançant, nous faisons une ultime tentative sur un chemin bien marqué, ressemblant à la montée d'un col et pouvant s'apparenter à la bonne direction. Nous nous hissons, le souffle de plus en plus court, jusqu'à la hauteur approximative de... 4807 mètres, pour nous retrouver juste sous la crête... et là plus de chemin ! Nous avions probablement suivi un sillon tracé par des yacks ou des ibex. Impossible de continuer, à moins d'être un bouquetin. Ce d'autant plus, sans carte, ni GPS, ni téléphone. Cela constitue pour nous une première : ne pas atteindre un but de pas en pas.

Nous rebroussons donc chemin jusqu'au village après 7h. de marche, vers 17 heures. Notre hôte ne peut plus nous recevoir car d'une certaine manière nous venons de l'offenser en n'ayant pas suivi/compris ses explications. Ce qu'il souhaite avant tout, c'est se débarrasser de nous, non sans nous avoir servi le thé du réconfort. Sa chance ET notre chance, c'est qu'un chauffeur de taxi habite le village, aussi fou que cela puisse paraître. Trente minutes de descente, trente minutes sur les rives de l'Indus et trente minutes de montée par des routes semi-goudronnées nous amènent finalement à bon port.

Le reste du trek se déroulera de façon plus conventionnelle, avec le passage de jolis cols. Pour notre cinquième et dernier jour de randonnée, nous demandons l'hospitalité à un monastère. Ou plus exactement à l'école des moinillons du monastère de Likir, car les femmes ne sont pas autorisées à passer la nuit dans le monastère. Nous expérimentons le confort rudimentaire de ces apprentis-moines. Les toilettes... n'en méritent pas le nom et impossible de se laver avant de passer la nuit. Autant dire que cela ne sentait pas la rose !

Le lendemain matin, nous nous retrouvons à prendre le petit-déjeuner à 6h30 avec le "principal"... dans la salle de classe, pendant que 20 moinillons de 4 à 11 ans révisent tous à haute voix pour le test de 10 heures. Une élève genevoise, notre fille, suggère que cette pratique pédagogique se généralise aussi dans nos écoles. Pendant l'été, l'école étant fermée en hiver, on y enseigne le ladakhi, l'hindi, l'anglais, les maths, les sciences et la philosophie. A 7h30, les petits moines rejoignent leurs aînés pour une cérémonie. Discussion fort intéressante avec le moine responsable de l'école, qui a aussi voyagé en Europe.

Nous prenons ensuite le bus pour visiter un autre village, Alchi, célèbre pour ses fresques bouddhistes millénaires, avec nuitée chez l'habitant, avant de rallier Leh.

 

N.B. Par considération pour les Ladakhis qui ne sont pas des specimens d'un zoo, nous avons privilégié l'échange à l'appareil photo. Raison pour laquelle les photos ne reflètent que très imparfaitement la richesse des images et souvenirs emmagasinés.

A pas de léopard
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A pas de léopard
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A
Bravo pour votre trek ! C'est impressionnant de marcher aussi haut! Profitez bien encore de ce dépaysement! A bientôt :-)
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D
Argh!<br /> Ca donne envie tout ça!!!<br /> Attendez-moi, j'arrive pour un autre petit trek... il y a le lundi de Pentecôte de congé :-)<br /> A tout bientôt
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S
Comme c'est beau... Je me réjouis de vous entendre sur cette région... Est-elle encore préservée du tourisme?<br /> Un grand bravo aux plus jeunes marcheurs! Vous êtes incroyables! Marcher à une telle altitude demande beaucoup d'efforts!
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Préservé du tourisme... au mois de mai! Faudrait voir à la belle saison, en juillet et août.